Secteur immobilier à la Bourse de Casablanca: Une indispensable et urgente remise en cause

C’est une sorte de fatalité et de résignation qui s’abat depuis plusieurs mois (voire années) sur le secteur immobilier à la Bourse de Casablanca.
Aujourd’hui, les trois principaux opérateurs valent moins que leurs fonds propres !!! et la crise actuelle du COVID-19 n’a pas vocation à améliorer ce constat pour le moins déprimant.

Graphique n°1 : Capitalisation boursière vs Capital Social et Fonds propres des immobilières cotées à la bourse de Casablanca (M dh)

Peut-on abandonner ce qui est la charpente de l’économie du pays par une attitude qui au mieux est assimilable à du désintérêt et au pire à une punition de la part des « stake-holders »… dans leur entièreté.

Le marché a une mémoire et celle-ci – il faut le reconnaître – ne recèle pas que des expériences réjouissantes concernant le trio.
L’introduction en bourse du secteur en 2006 a généré une bulle inconsidérée et comme la bourse – qu’on le veuille ou non – reste un jeu à somme nulle, les derniers sortis à l’éclatement de ladite bulle ne l’ont pas oubliée.

Il reste même des investisseurs qui pansent chaque jours leurs plaies fixant impuissants leurs pertes.
Cette situation noie tout bonnement un secteur entier dans ses contradictions alors qu’il a cruellement besoin de fonds propres dans le contexte actuel.

Graphique n°2 : Evolution du cours de bourse

Alors à qui la faute et quels remèdes ?

Trois sujets me semblent indispensables :

  • Un sujet de communication : la communication actuelle de ces acteurs ne répond pas aux attentes des
    investisseurs. Elle devrait être plus régulière, plus franche, plus fournie et devrait répondre dans le détail aux questions
    que se posent les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou petits porteurs
  • Un sujet de rendement : investir dans une immobilière c’est chercher du rendement. Ni plus ni moins. Rendement
    qui n’a vocation à changer que par deux facteurs : (i) l’évolution du périmètre dans son sens le plus large et (ii) la
    performance opérationnelle de l’immobilière. La politique de distribution comme la situation de trésorerie réelle de ces
    entreprises restent un mystère à ce stade
  • Enfin un sujet de gouvernance (!) : alors qu’une des immobilières risquait de sombrer il y a quelques années
    suite à des problématiques/défauts de ses organes de gouvernance, il n’y a eu pour ainsi dire aucun changement visible
    ou concret impactant encore plus la confiance dans le secteur. Et la bourse qu’est-ce donc d’autre que la confiance en
    l’avenir ?

Oui, tant que ces trois sujets ne seront pas pris en main et adressés franchement, les perspectives de ces valeurs ne seront pas
rassurantes et ces entreprises risquent de rester délaisser par tout investisseur ayant une stratégie non spéculative.

 

 

Quelques mots sur Rachid Tlemçani

 

Rachid Tlemçani possède une riche expérience de près de trente ans dans le domaine de la fusion-acquisition au Maroc et en Afrique. Avant de fonder H2dev, Rachid Tlemçani a été le fondateur d’une des premières banques d’affaires au Maroc et a participé activement aux grandes opérations de privatisation et de fusion-acquisition au Maroc, notamment la privatisation de Maroc Télécom et l’acquisition de Wafa Bank. Rachid Tlemçani a également occupé des postes clés tels que président de la Bourse des valeurs de Casablanca et directeur central du Groupe ONA/SNI.

 

Depuis la création de H2dev en 2008, Rachid Tlemçani a développé une expertise de conseil financier et stratégique sur mesure pour des entreprises marocaines et régionales.